toro-y-moi-anything-in-returnToro Y Moi
Anything in Return

Carpark
États-Unis
Note: 8/10

Chaz Bundick surfe sur la vague de son succès depuis ses débuts en 2009. Il faut dire qu’il fut désigné en quelque sorte comme l’ambassadeur du genre musical appelé chillwave depuis la sortie de son tout premier single, Blessa. Le producteur-auteur-compositeur-interprète-et-génie de Toro Y Moi est de retour avec un troisième album en trois ans intitulé Anything In Return. Productif le mec.

On a été habitué, auparavant, à un disco planant aux abords du psyché, mais toujours très feel good. Pensons au prédécesseur d’Anything In Return, Underneath The Pine, et à ses hits turbo-kitsch. J’ai dansé comme un vrai dingo tout un été de temps dans mon appartement au son de New Beat, Still Sound et de toutes les autres pistes plus rétro les unes que les autres. Cependant, si Underneath the Pine sonnait eighties à fond, Anything In Return transpire les années 90 au max (comme diraient les personnages de Watatatow).

D’abord, il faut savoir que Bundick avoue s’être consacré à la création d’un album se voulant beaucoup plus pop. Dès la première écoute, les fans de l’artiste seront frappés par la clarté et la place que prend la voix. Si autrefois les chants étaient modifiés et noyés dans l’écho, cette fois-ci, les mélodies sont assumées et font parfois penser aux succès des Backstreet Boys. C’est un peu gêné que Bundick admette apprécier des artistes tels Justin Bieber et The-Dream. Qu’importe quelles sont ses influences pop, le Californien ajoutera toujours sa sauce magique à la recette. Les fans de Bieber n’aimeront sûrement pas et ceux de Toro Y Moi ne seront certainement pas déçus.

Et on pèse sur play, c’est parti. Dès la première piste, on reconnaît l’influence house qui teint l’album. Les trois premières chansons, Harm In Charge, Say That ainsi que So Many Details, sont de vrais petits bijoux d’indie électro. Après avoir été séduit par ce début d’album fracassant, on se laisse séduire par une succession de morceaux plus sexy les uns que les autres. Lignes de basse groovy et grasses, rythmiques aussi minimalistes qu’envoûtantes, riffs de claviers composés avec passion et des paroles sur le désir chantés avec les tripes d’un homme amoureux. Quoi demander de plus?

Cependant, le côté plus psychédélique n’est pas toujours réussi. Autant il peut l’être, comme dans la finale de So Many Details qu’il peut sonner agressant comme le solo de guitare déraillé de Studies. Certains apprécieront l’audace, mais ce son expérimental ne corde pas du tout avec l’âme pop de l’album.

Aussi, pensons à la chanson Cake, qui sonne comme un hit Virgin Radio avec ses paroles ultra-clichées: «She know, I’mma be her boy forever, and she knows, I’m gonna have it all or better». Excellent exercice de style, mais on adore ou on déteste.

En fin de compte, un excellent album qui vaut la peine d’être apprivoisé. Malgré ses influences, Anything In Return ne jouera probablement pas dans les clubs les plus branchés de Laval. Par contre, il corde parfaitement à un loft party ou encore à une terrasse de bar en été. Les fans adoreront.

D’ailleurs, l’artiste sera de passage avec son groupe à Montréal le 16 février prochain au Club Soda. Et moi, j’ai déjà mes billets, na na na !

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