Deux semaines, deux shows. Metric au Centre Bell et Titus Andronicus au Il Motore. Deux spectacles, deux genres de groupes, deux atmosphères bien différentes. Mais aussi deux méthodes distinctes de voir la performance scénique.
Remarque: je prends Metric en exemple ici non pas par désir d’attaquer ce groupe (je ne suis pas fan, mais je les prends mille fois avant bien d’autres bands), mais bien parce que c’est l’exemple le plus frais dans ma mémoire. Alors fans de Metric, pas de hate mail. On vous aime.
D’un côté, Metric au Centre Bell. Vaste salle pas assez remplie, grande scène avec un paquet de lumières et d’effets, gros spectacle trimé au quart de tour et dont la préparation était évidente.
De l’autre, Titus Andronicus au Il Motore. Bar avec devant de scène qui déborde, petite scène haute d’environ deux pieds et malgré leurs trois albums derrière leur cravate, les gars ont joué comme s’ils étaient un tout jeune band encore fébrile, mais avec le talent et la pratique de musiciens internationaux.
Au Centre Bell, tout est surveillé par un paquet de bouncers qui forment un cordon de protection très serré autour des groupes.
Au Il Motore, tu termines ton bodysurfing en tombant sur le stage, faisant tomber le micro du chanteur au passage.
Au Centre Bell, le band relaxe dans sa loge après sa performance.
Au Il Motore, le groupe s’en va derrière le stand de marchandise pour vendre ses trucs et jaser avec les fans.
Au Centre Bell, ça se termine vers 23h (des fois plus tard, mais généralement, on se couche tôt).
Au Il Motore, il est minuit, et le band continue de rallonger sa setlist.
Le Centre Bell, c’est gros, impersonnel et représente le côté business de l’industrie.
Le Il Motore, c’est petit, intime et tout le côté «underground» (notez les guillemets) s’y sent à son aise.
On a ici deux aspects d’une même médaille.
Et là, vous allez me dire que je compare des pommes avec des oranges. Vous direz que Metric n’est pas Titus Andronicus, que The Antlers n’est pas Neil Young. Et vous aurez raison. On ne peut pas faire jouer Metric ou Neil Young dans un bar. Et The Antlers sur une scène comme le Centre Bell perdrait tout son charme.
Deux côtés d’une même médaille, deux industries parallèles et complémentaires.
Mais quand on réalise qu’on a beaucoup plus apprécié un petit show dans un bar, qui a coûté 15$ que celui à grand déploiement au Centre Bell ayant coûté quelques dizaines de bidous, c’est peut-être parce que la musique, au fond, c’est plus une question de partage avec les fans que d’éblouissement visuel.
Mais tsé, j’irais certainement voir Metric au Il Motore. Et encore plus Neil Young.
Photo prise au show de Titus Andronicus au Il Motore le 28 novembre. C’était affiché sur la table où les groupes vendaient leur stock.