yann-perreau-a-genoux-dans-le-desirYann Perreau
À genoux dans le désir

Bonsoud
Québec
Note: 8.5/10

 

Amour, désir et passion. Trois thèmes qui tricotent, pour un quatrième album, les paroles chantées par Yann Perreau, lauréat du Félix de l’auteur-compositeur de l’année en 2009, pour Un serpent sous les fleurs. Mais cette fois-ci, il n’en a pas écrit les mots. Il chante ceux du controversé poète Claude Péloquin, qui lui a fait cadeau de ses écrits, sur lesquels il lui aurait aussi laissé carte blanche.

Vertigo de toi, pièce-appât du nouveau À genoux dans le désir disponible à la fin de juin et dans laquelle Yann Perreau chante avec Catherine Major, avait tôt fait de surprendre. C’était suffisant pour qu’on n’en puisse plus d’attendre octobre.

Puis, on nous a fait cadeau du vidéoclip coloré, très fifties, de la chanson Acrobates de l’éternité comme ultime avant-goût. «T’es mon plus bel accident, mon intempérie sexuelle» : il n’en faut pas plus, à la vue de la vidéo, pour qu’on ait envie de conduire une Oldsmobile du milieu du siècle dernier, dans un champ de tournesols.

Comme toujours, ou presque, la musique de Yann Perreau crée de fortes ambiances qui nous transportent dès la première écoute, et l’album s’exécute de la première piste à la dernière, sans sursaut. Éclectique, aucune pièce ne se ressemble sur cet album, bien qu’elles soient toutes teintées d’un peu d’électro et d’une pop parfois sortie d’un autre temps.

Évidemment, les mots de Péloquin sont crus comme ils en ont l’habitude. En plus de nous enivrer, les images qu’ils dessinent sont suggestives et laissent beaucoup de place à l’imagination. On n’a qu’à penser au titre Au bord du petit lac avec femme fontaine, chanté d’ailleurs par l’auteur lui-même. Un morceau plus parlé, où l’on se concentre sur les paroles, prononcées solennellement, d’un ton presque testamentaire. Cette pièce, de surcroît, clôt l’album d’une trop courte durée de 38 minutes.

La dizaine de collaboratrices amène son lot d’éclat: chaque voix, soigneusement choisie, nous confirme que les duos avec Yann Perreau sont chose heureuse. On se rappellera la pièce En selle, Gretel, parue sur le dernier album de Qualité Motel, sur laquelle il chante avec Elisapie Isaac.

Entre autres, la fougue de Lisa Leblanc s’harmonise parfaitement au sujet et aux mots, presque crachés et hostiles, de Le cœur a des dents. C’est sans parler de la très patriotique Qu’avez-vous fait de mon pays, qu’il chante en duo avec Salomé Leclerc, qui nous fait vibrer jusqu’à la moelle.

À genoux dans le désir, sous l’étiquette Bonsound, doit définitivement faire partie des achats musicaux de l’automne. Et en passant, Yann, ça veut dire qu’on a hâte que tu chantes à nouveau tes propres textes!

Une réponse

  1. Faut vraiment l’acheter, c’est une merveille.
    J’ai découvert ce disque lors de mon dernier séjour à Montréal en avril et depuis, il tourne toujours au moins deux fois dans la journée. Dans la même veine sensible: Catherine Major – « Le désert des solitudes ». Le Québec a bien de la chance.

    Harry Steed

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