Mauve-Ringo-DeathstarrRingo Deathstarr
Mauve

Sonic Unyon
États-Unis
Note: 8/10 

 

Porté par un premier album (Colour Trip) plutôt bien accueilli l’an dernier et une tournée aux côtés des Smashing Pumpkins, le trio texan Ringo Deathstarr surprend avec son second long jeu Mauve. Une surprise que l’on pourrait attribuer (en partie) à l’évolution rapide qui semble avoir frappé le groupe au cours des derniers mois. Un peu comme si le groupe s’était finalement remis du départ de son guitariste Renan McFarland et avait su profiter pleinement de sa collaboration de 2011 avec Jason Reece (…And You Will Know Us by the Trail of Dead).

De la même façon que les Wavves, A Place to Bury Strangers ou The Pain of Being Pure at Heart de ce monde, Ringo Deathstarr pourrait se voir apposer la même étiquette que ces autres groupes qui tentent maintenir le mouvement shoegaze/noise en vie. Pourtant, en conclure ainsi serait bien diminutif considérant l’effort évident déployé par le trio en studio dernièrement. Tout y est mieux maîtrisé que sur Colour Trip. De la prise de son aux compositions elles-mêmes. Mauve est habité d’une ligne directrice dont le groupe ne déroge en aucun moment. Soit du convaincant premier simple Rip (quelque part entre la pop garage du Californien Wavves et les obscurs Cherry Smash) à la vaporeuse Wave. Tout est pensé en fonction des textures et l’exercice y est plutôt réussi. Tellement qu’il pourrait être pertinent de se questionner quant à l’impact qu’un tel album aurait pu avoir s’il était paru à l’époque dorée du mouvement shoegaze.

Au-delà des comparaisons à la dualité vocales qui animaient My Bloody Valentine à une certaine époque (du moins sur album), le timbre de voix délicat de la bassiste Alex Gehring rappelle énormément celui des jumelles Deal (The Breeders). Côté guitare, vous devriez trouver votre compte sur un titre comme Brightest Star. Marquée par une nuée d’effets qui auraient tout aussi bien pu se retrouver sur un enregistrement de Sonic Youth (Evol, Sister) ou des Smashing Pumpkins (Drown).

On pourrait facilement tous les nommer: Slowdive, Ride, The Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine ou même Swervedriver. Suggérer que Ringo Deathstarr réinvente le genre avec Mauve ne serait que discutable. Cependant, force est d’admettre qu’ils ont réussi à aller au bout de leurs ambitions. Surtout lorsqu’on considère qu’ils ont réussi à capturer quelque peu de l’essence de Loveless dans des morceaux qui ne dépassent que très rarement les trois minutes? À placer aux côtés du plus récent Sea and Cake (Runner) à titre de meilleures parutions 90’s de 2012.

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