mumford_and_sons_babelMumford & Sons
Babel

Island Records
Royaume-Uni
Note: 7/10

 

En 2009, nous étions tous restés sans mots devant un talent aussi brut, un style aussi unique et des pièces qui nous faisaient lever le poil sur les bras. Sigh No More, le premier opus de Mumford & Sons avait apporté un vent de fraicheur dans notre univers musical. Les membres ont en effet réussi l’insurmontable défi de faire aimer le country à plusieurs « country haters », et ce, parce que ce n’était pas DU country, c’était LEUR country : une musique folklorique, des arrangements musicaux uniques sur des textes qui avaient presque tous l’Étincelle. Oui oui, l’Étincelle avec un grand E. Mumford & Sons faisait vivre cette espèce d’émerveillement que l’on ressent à la suite de l’écoute d’un morceau qui nous a marqués pour longtemps, pour toujours peut-être.

Babel n’est pas mauvais, mais nous avons l’oreille capricieuse. Même si Mumford & Sons propose un album en continuité avec le style country-folk-pop-rock de 2009, nous avons perdu l’Étincelle. On aime bien les pièces, mais nous ne sommes plus étonnés et c’est la grande faiblesse de cette nouvelle parution.

On a encore l’impression d’être dans un sous-sol de chalet en bois rond avec les rythmes soutenus de banjo et les mélodies entrainantes. Et malgré la déception du manque de nouveauté que Babel propose, le plaisir réside dans le phénomène de retrouvailles avec un univers musical auquel on rêvait de se rattacher à nouveau. Marcus Mumford explose toujours d’une voix émouvante et forte qui s’agence à merveille avec l’allure agricole du groupe en salopettes.

Ne vous inquiétez pas de la perte de la magie, ou de l’Étincelle, Babel fait quand même vivre des émotions et c’est la raison pour laquelle cet opus n’est pas une erreur. Mumford & Sons arrive à introduire une montée dramatique étonnante à chaque chanson, chaque pièce ayant son point culminant, un peu comme au cinéma. Whispers In The Dark et I Will Wait en sont de bons exemples. On sélectionnera d’ailleurs Babel parmi nos albums préférés de l’automne, d’abord parce qu’il est rare que le folk et le country soient si accrocheurs et surtout parce que la musicalité de tous les instruments superposés pourrait faire vibrer les moins émotifs d’entre nous.

Lover’s Eyes, Where Are You Now et Hopeless Wanderer se détachent de la cadence effrénée que l’on connaît pour s’étendre sur un hymne à mi-chemin entre la balade et la complainte. Elles vous ramèneront peut-être l’effet « chaire de poule » du premier disque.

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