Flying Lotus
Until the Quiet Comes
Warp
États-Unis
Note: 9/10
Quiconque est familier de la scène hip-hop expérimentale connaît le son du réputé Steven Ellison, alias Flying Lotus. Deux ans après l’excellent Cosmogramma, le producteur et DJ californien récidive et impressionne une fois de plus sur Until the Quiet Comes, un opus aux sonorités riches, voire cosmiques, recyclant les bons vieux jours de la musique électronique à la sauce 2012.
Considéré par plusieurs comme étant l’un des principaux héritiers de la musique du compositeur hip-hop américain J Dilla, Steven Ellison évolue dans la sphère post-électronique depuis maintenant 2005. Des collaborations avec des artistes comme Gonjasufi (Testament – 2008) ou encore Thom Yorke (… And the world laughs with you – 2010) lui ont permis de véritablement asseoir sa notoriété et de se bâtir un son au fil des ans sous sa propre étiquette indépendante, Brainfeeder (Teebs, Thundercat).
Pour l’expérience de ce quatrième album, l’artiste a changé de cap en s’associant au label britannique Warp Records (Grizzly Bear, Jamie Lidell, Boards of Canada). Plus accessible que le précédent, Until The Quiet Comes fascine par son univers digne de trips hallucinogènes et surprend par la variété des enregistrements. L’exploration sonore y est reine, tandis que les influences jazz et hip-hop, voire progressives, en sont les points de repère.
Ce qui marque aux premiers abords: la cohérence de chacune d’entre elles, et ce même s’il est ici question d’expérimental.
Mélancolique et inquiétant par moment, Until the Quiet Comes transporte l’auditeur vers un véritable voyage cosmique. D’entrée de jeu, la composition Getting There plonge l’auditeur dans un univers où trip-hop, R&B et soul dansent côte à côte. Le tout enjolivé par la voix soul de l’artiste Niki Randa. Les dés sont donc lancés pour les seize autres chansons de l’album.
Sur des pièces comme The Nightcaller ou Tiny tortures, l’auditeur a droit à des rythmiques saccadées et irrégulières, poussant la distorsion sonore à son maximum. Respectivement, sur les pièces Electric Candyman et See Thru to U, les artistes invités Thom Yorke et Erykah Badu contribuent également à la force créatrice qui émane de l’album. La signature des deux artistes y est reconnaissable parmi mille; plus sombre pour la tête pensante de Radiohead et plus planante pour l’artiste soul.
Avec ce nouvel opus, Flying Lotus remet les vestiges de la musique expérimentale au goût du jour. Until the Quiet Comes s’illustre comme un ingénieux mélange alliant habilement musique électronique et musique expérimentale, tout en restant dans des racines foncièrement hip-hop. Les amateurs du genre seront définitivement servis.
Très bonne critique, j’adore l’album!