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With Us Until You’re Dead

Dangervisit Records
Angleterre
Note : 8/10

Archive, voilà un groupe majeur que je prends plaisir à suivre depuis ses débuts en 1996 avec le trip-hop de Londinium. Loin de moi la volonté de retracer l’historique de ce groupe à géométrie variable tournant autour de Darius Keeler et Danny Griffiths, disons juste que le trip-hop initial a laissé peu à peu sa place à un mélange unique d’ambient et de rock progressif. Archive, c’est véritablement un style reconnaissable entre tous, entre chant mélancolique et sombre, sonorités âpres et indus atténuées par les envolées de cordes et les synthés, et ces vastes odyssées sonores dépassant régulièrement les 6 minutes. Une musique que je trouve particulièrement expressive et qui répond parfaitement à mon attirance pour les musiques à fort pouvoir cinétique – en 2003, c’est en toute logique qu’on les verra réaliser la BO du film Michel Vaillant. Mais Archive c’est aussi une belle capacité à se réinventer et évoluer, With Us Until You’re Dead est ainsi déjà le neuvième album des Anglais qui pour cet opus ont de nouveau confirmé leur talent à dénicher de belles voix avec la jeune Holly Martin dont on reparlera.

L’album commence très fort avec Wiped Out qui avait été choisi pour apparaître sur l’EP précédant l’opus. La structure cyclique du morceau fonctionne parfaitement, on commence et finit sur un chant mélancolique sublime (la note tenue par Pollard Berrier à 1 min 40 ne peut qu’imposer le respect), le milieu du titre se voulant plus bruitiste et indus pour donner une teinte plus sombre à l’ensemble. Comme souvent, la beauté naît de cette alliance entre sonorités noires et chant lumineux. Passé un Interlace rappelant les débuts trip-hop du groupe, le dyptique Stick Me in my Heart/ Conflict frappe très fort. Stick Me  in my Heart commence dans la simplicité, une musique soyeuse enveloppe un chant habité pour créer une atmosphère doucement apaisée. La fin plus rythmée et plus rock surprend pour donner plus d’épaisseur au titre. Conflict reste sur ces sonorités plus rudes et plus froides, le chant de Dave Pen séduisant par son impression perpétuelle d’urgence. Les couches de sons se superposent avec talent, entre sonorités indues et cordes pour donner un titre extrêmement riche qui monte en puissance.

L’explosion a lieu avec Violently, porté par le timbre soul d’Holly Martin. Titre sombre et mystérieux, j’ai l’impression d’écouter le dubstep de James Blake revisité par Archive (oui vos poils se sont hérissés de désespoir avec cette image, mais il m’a été impossible de ne pas l’écrire). Le flow d’Holly Martin sur les sonorités indues est addictif, la fin apaisée sublime. Le rythme ralentit avec l’instrumentation classique de Calm Now et le chant contemplatif de Maria Q sur Silent, deux titres qui nous ramènent à l’univers de Take my Head. Twisting revient avec ses sonorités âpres et confirme que Pollard Berrier est vraiment la voix la plus percutante d’Archive. L’album tient sur la durée, il reste à savourer le flow d’Holly Martin sur le plus mainstream Hatchet qui monte joliment en puissance et le rock progressif de qualité de Damage.

Pour ce neuvième opus qui n’a rien de révolutionnaire dans le son, Archive prouve cependant qu’il foisonne encore d’idées, avec une production sans faille. Une bonne surprise après le plus mitigé Controlling Crowds.

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