Peter Peter
Une version améliorée de la tristesse
Audiogram
Québec, Canada
Note: 8/10
« Moi et mes amis travaillons fort pour noyer la douleur et l’ennui, se forgeant au sein de nos ivresses, une version améliorée de la tristesse. » Poésie, poésie quand tu nous tiens! Peter Peter est un parolier aux mots parfaits : un lyrisme d’esprit apposé sur des émotions lourdes devenant légères au contact de la musique. Peter Peter a su s’entourer d’une équipe plus qu’à la hauteur pour cette nouvelle parution. Emmanuel Ethier (Cœur de Pirate, Jimmy Hunt), Pascal Shefteshy, Francis Mineau (Malajube) et Grégory Paquet (The Stills) ont collaboré à améliorer la tristesse!
Peter Peter a modernisé son univers musical depuis sa dernière parution il y a un peu plus d’un an. Ce n’est plus seulement un spleen perpétuel sur fond de tristesse, arrosée de mélodrame. Le nouvel album est fondamentalement une version améliorée de la tristesse. Les ambiances travaillées proposent un son plus riche, quelques fois trop gorgé, parfois très bien dosé. L’artiste provoque déjà une commotion en utilisant une voix sulfureuse, une atmosphère aérienne, en superposition avec des rythmes vintage façonnés au synthétiseur. Peter Peter s’est permis une exploration vaste de la musique indie pop afin de débarquer avec quelque chose de réellement neuf. Par-dessus la trame des années 80, les cuivres se font tantôt justes, tantôt trop lourds.
On appréciera la ligne directrice électro, un filon que l’on tient de la piste 1 à la piste 10. Le premier opus du beau brun était plongé dans une mélancolie de laquelle on ne pouvait jamais sortir. On avait obtenu la version masculine du premier album de Cœur de Pirate et on gagne aujourd’hui un hybride entre les textes et l’énergie de Dumas et le son électromélancolique du premier album solo de Fanny Bloom.
Il y a les chanteurs qui nous prennent par les émotions, et il y a Peter Peter qui nous prend par les mots : des mots parfaits, un ton monocorde, un rythme secondaire. L’artiste réussit notamment à améliorer la tristesse (c’était le but n’est-ce pas ?).
Trois pièces à mettre sur sa playlist de septembre :
- Rien ne se perd, rien ne se crée : « nous irons là où il le faudra. C’est parfait pour moi »
- Le monde n’y peut rien : « mon cœur aime ton cœur et le monde n’y peut rien »
- Carrousel : « J’apprendrai ta chanson préférée pour savoir comment te consoler. »
Peter Peter : Nouvelle chanson, nouvel album from Audiogram on Vimeo.