Eleni Mandell
I Can See the Future
Yep Roc Records
États-Unis
Note: 7/10
Impossible d’apprécier pleinement I Can see The Future au milieu du bourdonnement de la ville, mais il saura combler les âmes romantiques lors des vacances au bord de l’eau ou en camping dans un village perdu du Maine. C’est un country/folk léger aux échos de synthétiseur angélique qu’Eleni Mandell nous livre sur ce nouvel opus, loin de ses débuts plus sombres.
Sans Blague. I Can see The Future est un album de crépuscules, d’herbes qui chatouillent les pieds, de guimauves qui collent aux doigts et de brises fraîches à l’odeur salée. Je ne sais pas si c’est moi qui a passé trop temps dans un bureau depuis les deux derniers mois, mais c’est ce que m’évoque son écoute, sans manquer de me procurer un pincement au cœur. Pas moyen d’écouter le simple Magic Summertime sans se sentir mal à l’aise dans le souterrain du métro et coupable d’aller travailler.
Eleni Mandell garde une voix douce et paisible, sans jamais s’emporter, tout au long de ce huitième disque. L’artiste américaine nous transporte ailleurs au gré de ses mélodies affinées jouées à la guitare, parfois accompagnées de synthétiseurs comme sur Now We’re Strangers et de violons sur I’m Lucky. L’orgue est aussi plutôt présent, donnant une saveur motown à certains morceaux, alors que la charmante So Easy frôle la musique soul sans jamais l’atteindre complètement.
La ballade Bun In The Oven est absolument adorable, alors que Looking To Look For reste en tête grâce à son refrain accrocheur. Who Gonna Dance With rappelle la sonorité des derniers albums de Paul Mcartney.
Le disque évoque d’ailleurs l’attachant She and Him, mais aussi Sarah Mclachlan, ce qui donne un petit côté émotif et démodé à son tout. The Future, trop chargé en synthétiseurs, en est l’exemple le plus flagrant. Si l’album a le mérite d’être homogène, il est cependant un peu fade par moment. En ce sens, Don’t say no et A Possibility laissent sans goût.
Les adeptes d’Eleni Mandell l’auront peut-être connue plus tourmentée et éclatée, mais ils n’en seront pas trop déçus. La Californienne se trouve en terrain confortable sur ce disque plus pop et plus doux.
I Cans See The Future est léger et épuré. Il est conçu pour ceux qui sont prêts à se laisser porter sans trop se poser de question sur son originalité. En bref, c’est un album pour les vacanciers de fin d’été.
Suggestion: à écouter sur la galerie d’un chalet, en lisant un livre d’Agatha Christie, tout en laissant ramollir son cerveau au soleil.