Après de longs mois d’attente, l’édition 2012 d’Osheaga débutait hier après-midi. La journée s’annonçait prometteuse, avec une bonne diversité d’artistes et un beau gros soleil pour nous chauffer le crâne.
D’entrée de jeu, The Walkmen, sur la Scène de la montagne, nous a vite fait comprendre ce qu’allait être cette première journée de festival. Un Hamilton Leithauser dégoulinant de sueur après deux chansons s’est transformé en prophète de température. Démarrant avec We Can’t be Beat, l’introduction de leur plus récent disque Heaven, le groupe de New-York a enchaîné les hymnes de son dernier album, tout en parsemant de plus vieilles chansons telles que Angela Surf City. Malheureusement encore cette année, pas de TheRat pour nos oreilles.
Cette performance nous a fait comprendre un autre truc: que le Parc Jean-Drapeau allait être plein à craquer, à la limite du débordement et ce, toute la fin de semaine. La journée de vendredi était déjà sold-out plusieurs jours auparavant, à tel point que les billets de scalpers pouvaient se vendre jusqu’à 200$, voir 300$ à l’entrée du site. Pour les habitués d’Osheaga, voir le site aussi plein à 14h30 paraissait étrange.
Après les riffs surf de The Walkmen, on est allé découvrir Bombay Bicycle Club sur la Scène verte, désormais loin loin dans le fond du parc. Parce que cette année, l’organisation du festival, pour libérer plus d’espace, a déplacé la Scène verte et la Scène des arbres plus loin dans le Parc Jean-Drapeau. Pour y accéder, deux rampes surélevées passant au-dessus d’une route.
Mais revenons à la musique. Bombay Bicycle Club s’harmonisait parfaitement avec le très puissant soleil de 15h10. La foule était bien dedans, sautant et dansant malgré le poids de la chaleur.
Ensuite, direction Radio Radio. Et là, ça se corse. Parce que les deux passerelles précédemment citées (qui permettent d’accéder à l’autre moitié du festival, rappelons-le) étaient pleines à CRAQUER. Un trafic monstre de chaque côté de celles-ci décourageait n’importe qui voulant arriver à temps au prochain spectacle. Résultat: nous sommes restés voir Of Monsters and Men et The Jezebels, respectivement sur la Scène verte et la Scène des arbres. Le premier groupe a offert un indie pop très classique à ses fans, tandis que l’autoproclamé intenseindie des Jezebels a frappé bien fort.
Ensuite, DumDumGirls a fait son entrée sur la Scène des arbres. Quoi de mieux qu’un quatuor de demoiselles qui font exploser nos tympans avec un noise-pop parfaitement sucré? Malheureusement pour nous, la performance a débuté avec presque dix minutes de retard dû à un problème technique. Espérons un retour en salle très bientôt.
De retour du côté des scènes principales, les Franz Ferdinand, The Weeknd et Florence + the Machine se sont enchaînés tout en douceur. De vieux classiques dansants tels que Take me Out et This Fire ont ravis la foule, tandis que Abel Tesfaye (aka The Weeknd) a étalé son talent sur la Scène de la montagne, prouvant qu’on n’a pas encore fini d’entendre parler de lui.
La jolie Florence Welch a donné tout ce qu’elle avait lors de sa performance. Une véritable cérémonie du bonheur qui invitait les spectateurs à sauter sur place, à s’aimer et à grimper sur les épaules de nos compagnons.
Alors que le soleil débutait sa lente descente vers un prochain fuseau horaire, les Islandais de Sigur Ros, accompagnés d’un orchestre (total de 11 musiciens), sont montés sur scène. Et le résultat a été impeccable. Jonsi et ses comparses ont quelque peu tronqué leurs habituellement très longues chansons pour s’accommoder à l’ambiance festival, moins propices aux longues envolées du groupe. Tout a été purement organique, que ce soit le mélange guitares/cordes/cuivres ou les projections aquatiques partout autour du groupe.
À côté de cette pleine performance, Justice a paru faible. On avait l’impression d’entendre leurs chansons studio en playback avec quelques mix par-dessus le tout. Leur son a frappé beaucoup moins fort qu’espéré. Pour reprendre la phrase d’un de nos collaborateurs, «Justice sonnait comme un vieux DJ set des Chemical Brothers en 1997». Voilà.
Belle journée pleine de soleil, de bonne musique, mais aussi de défauts de logistiques très agressants. Espérons que l’organisation d’Osheaga réglera ces problèmes pour la journée de samedi. Au moins, la journée n’est pas (encore?) sold-out. Air respirable à prévoir.
Nos coups de coeur
Olivier M. – Sigur Ros: réussir à faire mieux que les têtes d’affiche, c’est toujours difficile. C’est ce que les Islandais ont fait grâce à une performance maîtrisée à la perfection.
Élise J. – Florence + the Machine: voir Shake it Out avec autant d’énergie, de sourire, de voix et de beauté. Je rêvais d’entendre cette chanson live depuis longtemps, mais je ne m’imaginais pas que c’était possible de tout avoir.