Rick Ross
God Forgives, I Don’t (Deluxe Edition)
MMG/Def Jam
États-Unis
Note: $$$$$
Si vous êtes barbu et obèse, aimez investir en immobilier, aimez lancer des billets par-dessus bord de votre bateau en compagnie de R. Kelly et de jeunes demoiselles en bikini, si votre garage contient une Maybach, une Bugatti et une Ferrari ainsi qu’un nombre perpétuellement grandissant de Land Rovers, et si tout ça, c’est grâce à Dieu… vous êtes Rick Ross. Si vous n’est pas encore à ce stade dans votre vie, quelques prières et une soif insatiable pour l’argent vous mèneront peut-être à apprécier ces mêmes plaisirs.
Je n’irai pas vous dire que Rick Ross est un rappeur révolutionnaire. Peu importe, c’est mon favori. Le rap, ce n’est plus la revendication sociale. Public Enemy, qui écoute encore ça, franchement? Don’t believe the hype. Même Loco Locass s’est fièrement planté cette année. Ce n’est pourtant pas de leur faute. La politique, on s’en fou. L’important c’est de faire chier la police. Le rap, ce n’est plus l’humour niais et innocent de Run-DMC et des Beastie Boys. Ce qui fait bien rire aujourd’hui, c’est comment une poignée de rappeurs, qui font de l’argent propre (disons-le) avec leur musique, poussent un tas de jeunes à faire de l’argent sale. Pendant ce temps, moi je me gave de Rick Ross en pensant que non, ce mec ne peut pas être sérieux. Pourtant rien ne prouve qu’il ne pense pas ce qu’il dit. Cachez vos femmes et vos enfants.
En ce qui a trait à la musique, c’est riche. L’album met en vedette Dre, Jay Z, Ne-Yo, Andre 3000, Meek Mill, Usher, Nas et John Legend parmi d’autres. Si le rap c’est votre affaire, vous n’allez pas être déçu. Par contre, si ce n’est pas votre affaire, Rick Ross n’aidera pas. Allez voir ailleurs… Peace. Les rythmes sont tous assez lents (mise-à-part certaines collaborations). Cela définit un peu le style «Rozay». Le Ross étant ses «rhymes» comme du beurre d’arachide crémeux et il aime ses toasts bien larges (comme il aime aussi d’ailleurs ses nachos chauds).
God Forgives, I Don’t contient de bons morceaux ici et là, mais l’album ne se tient pas du tout ensemble. Ne vous attendez pas à un truc réfléchi et conceptuel à la OutKast. Certains morceaux sont aussi très mauvais. La chanson Diced Pineapple avec Wale et Drake en est un exemple. Parmi les moments forts de l’album, il y a l’intro suivie de Pirates (bon pour une soirée qui ne lève pas), la collaboration avec Dre et Jay Z (toujours le bienvenu), So Sophisticated, la dramatique pièce Triple Beam et l’épique ballade Rich Forever en duo avec John Legend (tiré du précédent mixtape).
Si vous n’avez pas l’argent pour «pimper» votre Honda Civic, l’alternative c’est de rouler avec du Rick Ross. God Forgives, I Don’t se mérite un $$$$$ sur $$$$$ puisque pendant que vous vous branlez sur l’internet, Rick Ross empile les briques. S’en est ainsi parce qu’il a un contrat avec Dieu. Maintenant, sortez votre carte de crédit, achetez l’album et contribuez à la fin de la civilisation.
«God forgives and I don’t,
and only hustlers relate.»