dirty_projectors_swing_lo_magellanDirty Projectors
Swing Lo Magellan

Domino Records
États-Unis
Note : 8/10

 

Après avoir composé en 2009 un disque aux mile et une complexités, le groupe new-yorkais, Dirty Projectors, délaisse son amour pour l’art abstrait et offre son album le plus accessible avec Swing Lo Magellan. La dernière galette du groupe est à l’image de sa pochette. Elle présente une photographie d’une grande simplicité prenant sur le vif le leader du groupe, Dave Longstreth, et sa dulcinée – choriste des Dirty Projectors Amber Coffman conversant avec un voisin. Le cliché n’a rien de très recherché si ce n’est qu’il nous offre un aperçu banal de la vie quotidienne du groupe.

L’imaginaire de Bitte Orca, le dernier disque sorti par le groupe en 2009, nous avait fait perdre par moment notre latin avec ses étonnantes structures musicales. Mélangeant à la fois chorales féminines et synthétiseurs archaïques, les Dirty Projectors repoussaient certaines limites de la musique indie post Kid A. Cette fois-ci avec Swing Lo Magellan, la troupe change de tempo et de direction. Au lieu d’un Picasso, c’est plutôt un coussin artisanal que le groupe refile sous le nez de ses auditeurs. Il s’agit peut-être d’un matériel moins alléchant au regard, mais certainement plus confortable pour les oreilles.

La troupe se permet même d’être plus folk qu’à son habitude. Par exemple sur Dance for You, Swing Lo Magellan et Irresponsible tune, Dirty Projectors prend le chemin de l’acoustique et se retrouve sur la même voie que des groupes hippies des années 60. Rien qu’en ces quelques chansons, les New Yorkais ont réussi le pari raté que s’était donné Edward Sharpe sur son dernier album – un disque rétro à la saveur du festival de Woodstock. Les Dirty Projectors n’en restent pas là. Il y a aussi sur ce dernier bambin du groupe des chansons plus personnelles et parfois plus glauques (voir About To Die et Maybe That Was It) qui interpellent davantage l’auditeur. Sans oublier les quelques éclats techniques comme sur Gun Has No Trigger et See What She Seeing. Cette dernière condense des extraits de violons joués autant à l’envers qu’à l’endroit.

Même si les Dirty Projectors n’ont plus le désir de nous étonner, ils ont réussi à nous réconforter avec un bon disque. Après dix ans d’existence, il n’est pas étonnant qu’une troupe comme cette dernière se permette de nous dire pourquoi faire compliqué quand on peut faire si simple.

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