Environ 75 personnes s’étaient déplacées au Quai des brumes pour assister à ce qui s’annonçait comme une éloquente démonstration de «comment la basse n’a plus vraiment sa place dans un groupe rock garage de nos jours».
Pour briser la glace de cette intéressante soirée, le guitariste et le batteur DZ Deathrays ont présenté un set court et direct. Les 2 chevelus de Brisbane n’était définitivement pas là pour geindre et exprimer leur sensibilité à fleur de peau, c’est pourquoi nous avons eu droit à environ 30-40 minutes de matériel la pédale au plancher de A (ou D) à Z.
N’inventant pas grand chose, ces descendants de Death Set et autres Death From Above 1979 ont tout de même eu le mérite de savoir s’arrêter avant que la formule ne s’épuise, ce qui est tout en leur honneur.
Le + : Le guitariste-chanteur bien en voix qui manœuvrait un imposant pédalier tout en assurant une très bonne présence scénique (nous avons même eu droit à un moulin à vent capillaire aussi connu sous le nom de «heavy metal windmill»).
Le – : Les descentes (ou «fills») approximatives du batteur qui, malgré son jeu intense, enlevaient quelques points de professionnalisme au duo australien.
Bass Drum of Death
Après un soundcheck rapide, les 3 membres de Bass Drum of Death (2 guitares et une batterie) ont pris la scène d’assaut et ont entamé une prestation sans faute.
La foule hochait la tête timidement sans vraiment se laisser aller malgré des petites bombes telles que Nerve Jamming,Velvet Itch et Heart Attack Kid, rendues avec une précision métronomique et une nonchalance parfaitement rock’n’roll.
Le trio d’Oxford, Mississippi a alterné entre des chansons de leur premier album GB City ainsi que des nouvelles pièces (I Dunno,White Fright et quelques autres) qui semblent annoncer un virage un peu plus pop pour la formation menée par le chanteur et guitariste John Barrett.
À la fin de leur performance, personne n’a réclamé de rappel ce qui m’a, avouons-le, un peu surpris vu la qualité des chansons.
Le + : Le son irréprochable de la salle couplé avec l’expérience et le professionnalisme du groupe faisaient en sorte qu’en fermant les yeux on avait l’impression d’entendre l’album, mais moins lo-fi.
Le – : Les interactions minimalistes au possible du chanteur avec la foule qui, je crois, aurait apprécié une petite incursion dans la langue de Molière, ne serait-ce que pour un merci.
En utilisant des amplis de basse en plus de leurs amplis de guitares pour grossir leur son, les 2 groupes nous ont complètement fait oublier l’importance dudit instrument à 4 cordes tout en nous donnant une bonne claque de rock garage au visage. Un spectacle honnête, mais sans plus. On leur souhaite de meilleures foules pour le reste de leur tournée qui les mènera aux quatre coins des État-Unis.