Mexican Summer
États-Unis
Note : 4/10
Pop à numéro. Voici la première impression qui ressort d’une écoute attentive de The Only Place, deuxième enregistrement complet du duo californien Best Coast. Ça fait maintenant des mois que Bethany Cosentino fraternise avec les divers médias musicaux, afin de promouvoir un album qu’elle promet différent. Elle évoque de nouvelles influences country. Elle évoque les possibilités sonores inépuisables que lui offrent les légendaires studios de Capitol Records. Quand un réalisateur de la trempe de Jon Brion (Beck, Fiona Apple, Kanye West, Evan Dando) accepte de superviser l’aventure, on se dit qu’elle pourrait bien concrétiser chacune de ses promesses.
Il faut se rappeler que Cosentino s’était attirée la faveur de la presse musicale en 2010 avec Crazy for You (Mexican Summer). Un album qui se voulait un nouveau départ musical pour celle qui s’était fait remarquer au sein du projet drone/psychédélique Pocahaunted. Une formation qu’elle avait fondée en 2005 aux côtés d’Amanda Brown (propriétaire de la toujours intéressante étiquette Not Not Fun Records). Une seule écoute de leur collaboration saura vous convaincre de la pertinence du surnom qui leur avait été attribué à l’époque : les jumelles Olsen de la scène drone.
En ce qui concerne The Only Place, l’album marque la fin d’une autre collaboration. Celle que le duo entretenait sur scène avec la batteuse Ali Koehler (ex-Vivian Girls) depuis la tournée de Crazy for You. Ceci dit, vous devriez tendre une oreille aux démos qui se retrouvent sur la page Bandcamp de Koehler. Ces démos nous laissent croire que le duo aurait peut-être eu intérêt à l’inclure dans son processus de création.
La pièce titre (et premier simple tiré de l’album), nous fait rapidement comprendre que la présence de Jon Brion ne pourra à elle seule sauver The Only Place. Les compositions du duo sont unidimensionnelles et oublions toutes allusions aux textes (le festival de la rime facile). De plus, Cosentino et Bobb Bruno sont des musiciens beaucoup trop limités afin de profiter pleinement du potentiel de Brion. Sa présence ne se fait réellement sentir que sur la vaporeuse Dreamy My Life Away (mais The Cardigans ont déjà fait beaucoup mieux sur Long Gone Before Daylight en 2003) et sur Up All Night qui fait très Phil Spector (on y entend même un de ses instruments fétiches : les castagnettes). À l’image du travail de Brian Eno avec Coldplay, Brion aurait gagné à plutôt poursuivre ses projets personnels.
Pour combler vos rages de garage pop/surf, vous devriez plutôt vous tourner vers ces récentes sorties chez Slumberland: Allo Darlin’ (Europe, 2012), Big Troubles (Romantic Comedy, 2011) et Frankie Rose (Interstellar, 2012).
The Only Place est un album qui devrait tourner en rotation forte chez Urban Outfitters pour un temps et puis, sombrer dans l’oubli… Et outre les lamentations de Bethany Cosentino, où se cachent ces fameuses inspirations country?
Sur la scène du National (sans Ali Koehler) le 20 juillet.