veilofmayaeclipseVeil of Maya
Eclipse

Sumerian Records
États-Unis
Note : 7.5/10

Sur la scène actuellement saturée du deathcore (ou “death-con” comme l’appellent ses détracteurs, qui reprochent à ce sous-genre du métal d’être trop simple et répétitif), rares sont les formations qui se démarquent véritablement du lot. L’abus du breakdown et la simplicité des paroles deviennent, à la longue, assez ennuyants.

Heureusement, il existe des groupes comme Veil of Maya.

Formation née en 2004 en banlieue de Chicago, VoM a été étiqueté non seulement comme faisant du deathcore, mais aussi du death technique et du progressif, preuve de leur versatilité et de leur originalité. La barre des attentes était assez haute pour leur nouvel album, Eclipse: non seulement [id], son prédécesseur, était excellent, mais Born of Osiris, groupe comparable à Veil of Maya, a lancé l’an dernier un CD d’une grande qualité et qui poussait le genre à un autre niveau.

Défi relevé? À moitié. Comme d’habitude, le talent musical des membres du groupe transpire à chaque chanson. À la batterie, particulièrement lorsque vient le temps des fills, on sent la créativité et le sens du rythme de Sam Applebaum. À cela s’ajoutent la variété et la qualité des solos de guitare de Marc Okubo et la voix excitée et entraînante de Brandon Butler. Sans oublier, bien sûr, Danny Hauser à la basse.

Sauf que voilà, la progression par rapport à [id] n’est pas aussi marquée qu’on pourrait le souhaiter. Bien sûr, la présence du producteur Misha Mansoor, de Periphery, est probablement la cause du virage plus mélodique pris ici par Veil of Maya. Lignes de pianos et de synthétiseurs avec riffs de guitare qui les complémentent indiquent l’intéressante direction que pourrait prendre le groupe américain dans le futur.

L’autre élément handicapant d’Eclipse est sa durée. Les albums précédents ne duraient que 33, 33 et 29 minutes respectivement. Celui-ci est encore plus court, avec une durée de 28:21. C’est peut-être à cause du style très direct de la formation, qui n’est pas chaude à l’idée d’inclure des longues intros à ses chansons et dont les sections purement musicales sont toujours bien remplies, mais pas totalement exploitées. Pourtant, il serait intéressant de voir comment les quatre musiciens se débrouilleraient dans une œuvre de plus longue haleine. Au vu de leurs capacités et de leur attrait pour la musique progressive, nul doute que le résultat serait aussi réussi qu’avec des morceaux plus courts.

Collectivement, l’album se tient bien et, comme les précédents, est très homogène. Le breakdown n’est pas utilisé ad nauseam, et lorsqu’il est employé, c’est toujours avec brio. Il y en a un en particulier, dans Punisher, qui restera parmi les meilleurs réalisés par Veil of Maya. Outre celui-ci, les morceaux Winter is Coming Soon, Enter my Dreams et l’instrumentale chanson éponyme Eclipse valent le détour, quoiqu’aucun morceau précis n’est beaucoup plus faible que les autres.

Un album sans grande faille est une caractéristique qui définit bien Eclipse. Pourtant, on en garde le goût d’un [id] 2.0 avec, tout de même, de belles perspectives pour le futur.

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