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Feel It Break

Paperbag
Canada
Note : 7/10

Toronto cache bien son jeu. À quelques kilomètres de la Tour du CN, les plages de la Ville-Reine offrent aux noctambules un spectacle singulier. Un ciel étoilé aussi limpide qu’en campagne décore l’horizon du Lac Ontario. Ce planétarium en plein air, à deux pas du centre urbain, exprime visuellement le caractère de l’album Feel It Break du trio torontois Austra – un voyage sonore au cœur des astres urbains.

La formation de la chanteuse Katie «Austra» Stelmanis, une Canadienne d’origine lettonne, se présente sur ce disque comme un étrange amalgame. Entre Crystal Castles et Portishead, les pièces d’Austra sont empreintes d’une touche moderne particularisée par une grande palette d’instruments électroniques. Les synthétiseurs sont utilisés à profusion et créent dans son tout, une musique électronique plus ambiante que dansante. La voix de Katie Stelmanis plane au-dessus des frasques musicales qui composent l’album. Elle ne se pose que très rarement, et quand elle le fait, c’est pour repartir encore plus haut dans la mélodie initiale de la pièce.

Bien que très artistique, la méthode musicale utilisée sur le disque n’est pas très élaborée. Les onze pièces formant l’album utilisent la quasi même structure et finissent par se ressembler après quelques écoutes. Pourtant, d’excellents morceaux ressortent de l’album.

Tout d’abord, la lancinante Lose It déploie une belle orchestration de claviers électroniques. L’ambiance est alors parfaite pour la livraison vocale de Katie Stelmanis. Elle chante et répète «Don’t wanna lose you» tout au long du morceau. Pourtant, le ton de sa voix laisse à croire que tout est déjà perdu.

Les amoureux de l’électro auront de quoi remplir leur liste d’écoute avec Beat and the Pulse. Plus lugubre que le reste de l’album, ce morceau empile des lignes de basses dignes des années 80. Le morceau peut aussi servir les pistes de danse et les discothèques à 2 heures du matin.

Pour son écoute intégrale, Feel It Break mérite un décor à l’image de sa musique. À 8 heures de Toronto, le public montréalais peut se consoler en l’écoutant au Planétarium ou la tête couchée sur un banc de neige d’une banlieue un peu plus éloignée.

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