par Charles Boutaud et Jean-François Téotonio

Method Man – World Gone Sour [Réalisé par Taika Waititi]

Quand un ex-membre, du collectif hip-hop le plus influent des années 1990, le Wu-Tang Clan, sort un nouveau morceau, on tend l’oreille, même s’il s’agit d’une publicité pour les bonbons Sour Patch.

Dans cette publicité, alors que Method Man et ses copains regardent une émission de cuisine, l’irréparable ce produit… des Sour Patch Kids sont répandus dans son domicile. Ils se mettent donc, fidèles à leurs habitudes, à commettre des actes de purs vandalismes et de désobéissance civile, révolution saveur bonbon. Method Man nous avait pourtant prévenu : «Throw bleach in your laundry, then unfold your origami». Heureusement, le rapper possède également une solution simple pour remédier à de telles circonstances et profiter d’une fin savoureuse, «And when the candy goes wrong, gotta eat them up». Justement, parlons-en de la fin, Method Man dans une pluie de bonbon. Miam.

Ce qu’on retient également de cette pièce ? Que Method Man est peut-être le seul homme à pouvoir écrire un rap cru et sérieux, avec des paroles bien trouver («But then again, ain’t nothing sweeter then revenge») et des jeux de mots astucieux («with a busted gps on the wrong side of the snacks»), à propos de petits bonshommes surets.

Ishac Bertran – Analog Vinyl Sampling – [Réalisé par Ishac Bertran]

Cette semaine, la Blogothèque a publié une vidéo des plus originales dans laquelle on présente ce qu’on appelle du sampling analogique. Il s’agit en fait du projet très ingénieux et ambitieux d’Ishac Bertran, natif de Barcelone, qui s’affaire à couper des segments de vinyles, et à les recoller en un seul morceau, pour en faire un mix de chansons. Le résultat est très intéressant, d’autant plus qu’il s’agit d’un travail qui exige minutie, passion et, surtout, patience.

On utilise le gros plan tout au long de la vidéo, ce qui nous aide à comprendre tout le détail et la besogne précis dont il est question ici. La qualité de l’image, les changements de plans brusques et le souci de l’accent bien ajusté en font un document riche au niveau de la facture visuelle.

Il s’agit d’une belle expérimentation qui toutefois ne devrait pas déloger les séquenceurs et synthétiseurs digitaux qui prévalent chez les DJ de notre époque.

Analog Vinyl Sampling from Ishac Bertran on Vimeo.

Mina Tindle – Carry Many Small Things – [Réalisé par Antoine Bretillard et Jeanne Boujenahx

C’est l’automne, le vrai, celui des sanglots longs qui blessent mon cœur d’une langueur monotone, tout suffocant et blême, quand l’heure sonne de la mi-session avec son lot d’examens, de dates de remise, de blablas, de ark et de grrrrr (ça, c’est Verlaine, une partie de la phrase du moins, je vous laisse devinez laquelle).

Malgré cela, en ce moment, en ce moment, pas question de maugréer devant l’écran de l’ordinateur, oh non, bien loin de là on sourit, parce qu’on tombe légèrement, comme les feuilles, amoureux, parce que c’est de saison avant l’hiver glacé, de la chaleureuse voix de Mina Tindle et d’elle aussi, avouons-le.

Pourquoi riez-vous ? Oui,bon, l’amour sur le net ce n’est pas le top, reste que Carry Many Small Things c’est mieux que Lavalife et que la belle à quand même fait la première partie de Beirut à l’Olympia de Paris.

Ici Mina arrive à se démarquer sur un terrain de basket presque aussi efficacement qu’un dunk de Blake Griffin, mais avec plus de grâce et de charme. Le seul point faible de la vidéo c’est cet homme, il danse certainement mieux que la plupart, mais ce chignon ! Ce n’est pas dit (lire : c’est seulement dit) par jalousie.

Björk – Moon – [Réalisé par Björk et James Merry]

Tiré de l’album Biophilia, en kiosque depuis le mardi 11 octobre, le nouveau vidéoclip de Björk, construit autour de la pièce Moon, est une œuvre d’art en soi. On y voit la chanteuse flotter dans l’espace. Elle est entourée d’étoiles, avec une gigantesque chevelure rousse, chanter avec ses mimiques qui lui sont si caractéristiques. Fidèle à la tradition innovatrice des vidéoclips de l’Islandaise, tout ce qu’on voit à l’écran est synchronisé avec la musique : de la lune que l’on voit apparaître et disparaître par segments, des symboles qui scintillent au rythme de la harpe et de la basse. Alors que la musique prend de l’ampleur, on s’approche de plus en plus du visage de Björk. Un univers sombre et en même temps si lumineux, grâce à l’enthousiasme et à la passion dont Björk fait montre.

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