John Maus
We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves
Upset the Rythm
États-Unis
Note : 7.5/10
Non, cette pochette n’a rien à voir avec le film ShutterIsland qui met en vedette LeonardoDiCaprio. Mais c’est tout comme : avec l’île embrumée, le phare isolé et cette aura sombre de mystère qui semble entourer ce petit morceau de terre. Et les titres de We Most Become the Pitiless Cencors of Ourselves sont bien représentées par leur pochette. Entre Joy Division, Orchestral Manoeuvres in the Dark et The Soft Moon, le troisième album de l’ancien collaborateur d’ArielPink nous plonge dans des eaux profondes et froides.
La descente débute avec Streetlight, morceau krautrock qu’on jurerait emprunté à Bear in Heaven si ce n’était de la voix grave et fantomatique qui traverse les sons de clavier. On comprend bien qu’il s’agit d’une introduction puisque le titre suivant, Quantum Leap, est beaucoup plus post-punk, avec une basse à la Peter Hook qui rythme le tempo. La comparaison avec Joy Division est tout autant inévitable sur Believer.
L’ambiance de We Most Become the Pitiless Censors of Ourselves varie entre mélancolie, tristesse et trame sonore de vieux jeux vidéos dans lesquels des vaisseaux spatiaux sont en action. Prenez la dernière chanson du disque, We Can Breakthrough. Si les synthétiseurs sont inévitablement éthérés et la voix émotive, on ne peut s’empêcher d’imaginer une vieille émission jeunesse qui se déroule quelque part dans les étoiles.
Les synthés planants se retrouvent justement partout sur l’album. ...and the Rain et Cop Killer sont deux pièces sombres et chargées, bien enrobées par les claviers new wave. Le disque flirt parfois avec le kitsch, comme sur Head for the Country et Matter of Fact, où les claviers s’approchent de la pop 80’s trop fluo. Mais heureusement, le tout est bien équilibré, et l’envie de danser s’évapore.