par Rachel Del Fante
Cela fait plus d’un an que Cults entretiennent la curiosité de ses adeptes. Le duo mystérieux se sont fait connaître l’an dernier avec la pièce Go Outside, qualifié de meilleur nouveau morceau par les critiques de Pitchfork. Depuis, Medeline Follin et Brian Oblivion négocient avec ce succès inattendu. La formation a été de passage à Montréal, en compagnie des groupes Superhumanoids et Magic Kids, au Il Motore, le 2 avril dernier. La fébrilité était dans l’air.
Seulement quelques paires de jambes se sont tenues sur le plancher de bois du Il Motore pour la performance de Superhumanoids. Premier groupe à jouer, il n’a su attirer la foule espérée. C’est d’autant plus dommage, car leur musique était absolument charmante. Dès les premières notes, le besoin non seulement de taper du pied, mais carrément de danser était envahissant. Je me sentais privilégiée d’être parmi cette poignée de personne assistant à leur musique : un mariage vibrant, de pop alternative, d’électro et de rock.
Peu à peu, la salle s’est bondée et pour Magic Kids une ambiance désinvolte a chargé la pièce. Les lumières tamisées ont éclairé les «hipster » accoudés aux tables. Sur la scène, les six musiciens ont livré de manière nonchalante un pop-rock digne des sixties. Par contre, leur musique légère et claire sur disque a été saturée de distorsion, en raison de l’acoustique de la salle.
Cults est enfin apparu aux alentours de minuit. L’habituel duo est monté sur scène avec quatre autres musiciens, brisant la glace avec The Curse, pièce à intensité soutenue. Leur performance s’est située entre la nonchalance de musiciens indifférents de leur succès et la fébrilité d’un groupe en début de carrière. La foule s’est laissée emportée par la douce interprétation de Most Wanted et Go Outsides. Le groupe a gagné l’attention du public à la livraison de nouvelles pièces conjuguant effets vaporeux, mélodie naïve et rock intelligent. Leur musique même légère a résonné lourdement contre les murs du bar. Un peu comme Magic Kids, leur pop efficace a pris des accents garage. Néanmoins, Cults qui n’a toujours pas d’album à son actif a adroitement rendu sa courte liste de compositions.
La bassiste du groupe a confié que les musiciens étaient plutôt calmes et heureux d’être à Montréal pour la deuxième fois, malgré le souvenir amer de leur première visite dans la métropole francophone. Le 8 juillet dernier, lors de leur visite à la Casa Del Popollo, le groupe n’avait pas apprécié le travail de l’équipe technique.
Cults sortira son premier disque, en mai prochain. Selon l’avant-goût qu’ils ont livré cette fin de semaine, cet album éponyme s’annonce rafraîchissant, juste à point pour l’été.