The Decemberists
The King is Dead

Capitol
États-Unis
Note : 7.5/10

The Decemberists n’aura jamais autant goûté le country. Nul besoin d’être imaginatif pour visualiser le chapeau de cow-boy et les bottes sur un chemin de terre désert au soleil couchant. Du folk enflammé, de la pop déguisée par des airs de violons et un soupçon de country. C’est exactement la recette à suivre pour obtenir le sixième album de The Decemberists, un quintette américain de Portland, en Oregon. Depuis 2001, les oreilles d’ici et d’ailleurs ne se fatiguent jamais de les entendre. The King Is Dead ne fera pas exception à la lignée. The Decemberists est installé pour rester et profite du fait qu’il n’a plus besoin de faire ses preuves dans le but d’expérimenter.

En écoutant The King Is Dead, l’énergie du groupe transcende l’espace : on les imagine là, dans notre salon, un violon et un harmonica à la main. Cela en dit long sur l’effet que le spectacle aura sur les auditeurs.

La dernière fois que nous avons entendu The Decemberists, en 2009, avec The Dangers of Love, ils avaient choisi un concept plus expérimental. Difficile de prévoir les sonorités qui se dégageraient de la suite de celui-ci. The Decemberists devait se réinventer. Malheureusement, c’est une réinvention qui laisse perplexe : le groupe est parti d’un indie rock presque moderne pour aller explorer une facette plus « rurale » de rythmiques harmoniques, d’accordéon et de folklore. Ce n’est pas un faux mouvement, mais ça offre un résultat très homogène, peut-être trop. Les pièces plus vocales et plus lyriques telles que Rise To Me, January Hymn et Dear Avery sont très similaires, axées sur des rythmes de guitare plutôt standards. D’un autre côté, certaines pièces de la nouvelle parution de The Decemberists feraient nécessairement bonne figure sur l’iPod de Neil Young. Ce sont des pièces qu’on entend, qui s’écoutent bien et qu’on retient.

Le résultat est agréable pour l’oreille, mais légèrement linéaire, banal. La monotonie est cependant brisée par quelques morceaux comme This Is Why We Fight qui ajoute un petit mouvement pop à l’album et se conclut par un air de mandoline sous la pluie. Mention spéciale à Rox the Box, la première pièce que j’entends qui réussit à créer une musicalité intéressante uniquement avec l’enchaînement des mots et des rimes.

The King Is Dead est un album sans contexte : il peut être entendu partout, par n’importe qui, n’importe quand, tout en procurant satisfaction. C’est un excellent bruit ambiant, qui s’agence agréablement avec une matinée ensoleillée. Avec son dernier album, The Decemberists nous rend de bonne humeur, mais ne nous surprend pas vraiment.

Hormis le fait que la redondance puisse agacer, l’absence de surprise en fait un album passe-partout : dix pièces à emporter, ce n’est pas forcément un défaut. Une chose est certaine, cet album sonne comme une fin de printemps. Souhaitons que le passage du groupe à l’Olympia le 31 janvier prochain fasse arriver l’été plus vite… Et peut-être l’été nous les ramènera-t-il à l’heure des festivals pour un doux moment d’harmonica campagnard sous le soleil de juillet!

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