En cette fin d’année 2010, l’équipe de Feu à volonté! est fière de vous présenter la première partie de sa sélection des 10 chansons qui ont marqué l’année. La sélection est dans le désordre puisque chacun de ces 10 morceaux méritent autant leur place dans ce palmarès. Bonne écoute!

The Walkmen – Angela Surf City [Fat Possum]

Le surf ne pouvait pas être interprété comme un simple sport extrême dans l’imaginaire du quintette américain The Walkmen. La troupe a préféré y voir une lutte de cœurs écrasés par les hautes vagues de l’attente, et tout cela orchestré dans une ambiance corrosive de surf rock sur Angela Surf City, second morceau de l’album Lisbon.

La métaphore menée par le chanteur Hamilton Leithauser est soutenue de manière magistrale. Le jeu de batterie de Matt Barrick percute le rythme d’Angela Surf City comme une bombe d’adrénaline explosant à chacun des refrains. Ce n’est pas Wipeout des Ventures, mais la fougue vocale d’Hamilton relève le genre surf rock vers des horizons rafraîchissants et élaborés. «I used to see the signs. Now I dream of the time I was holding on to you for a lack of anything to do. », clame-t-il sur un ton déchaîné devant les vagues insurmontables qu’il s’est proprement inventées. Gageons qu’il n’y a que lui pour surfer sur les plages musicales les plus nostalgiques de l’été.

Williams Fonseca

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Gil Scott-Heron – New York is Killing Me (Nas Remix) – [XL Recordings]

Pour célébrer le possible dernier disque de ce père spirituel du hip-hop moderne, Nas s’est offert le meilleur remix de l’année, à savoir celui pour New York is Killing me. La voix rauque de Gil Scott-Heron se mêle parfaitement au flow agile de Nas, qui reprend les couplets de la chanson originale pour les adapter au rap moderne.

Gil Scott-Heron répète que New York aura sa peau tandis que Nas élabore avec une poésie basée sur le train de vie de cette métropole. Si le propos de New York is Killing me se veut un affrontement générationnel entre deux visions de la vie urbaine, on retiendra surtout un hommage à l’un des plus grands monuments de la musique afro-américaine.

Olivier Morneau

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Beach House – Zebra [Sub Pop]

Trois instruments et une voix. Il n’en faut pas moins à Beach House pour illustrer le rêve sur une pièce musicale s’écartant des visions lucides de 2010. Le duo de Baltimore composé du guitariste Alex Scally et la détonante chanteuse Victoria Legrand, parvient avec Zebra à concocter une ambiance propre à la songerie.

Rempli d’illusions, ce morceau s’incruste dans les esprits à l’aide de la voix de Victoria Legrand. Le ton de la chanteuse n’est pas étranger aux admirateurs de Mazzy Star et de Fleetwood Mac, mais se démarque par son charisme et sa fluidité envoûtante.

«This song is about love», précise une Victoria toujours aussi romancée lorsqu’il s’agit de faire délecter le morceau en spectacle. Elle ne saurait mieux l’exprimer. Les rayures noires et blanches de Beach House ne se ternissent pas avec le temps. Elles ne font que devenir plus vives dans les souvenirs auxquels elles s’ajoutent. Plongeant celui qui l’écoute dans un rêve amoureux de quelques instants.

Williams Fonseca

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Titus Andronicus – A More Perfect Union [XL Recordings]

« As a nation of free men we will live forever, or die by suicide ». S’ouvrant sur un discours d’Abraham Lincoln livré plus de 20 ans avant la Guerre de Sécession, A More Perfect Union aurait pu être un hymne américain moyen, teinté de bandes bleues et rouges. Au contraire, la bande à Patrick Stickles livre un morceau épique de sept minutes inspiré des lamentables conditions de vie de cette guerre révolutionnaire.

A More Perfect Union constitue l’antithèse des habituelles chansons de rock de stade. En plein milieu de la pièce on y entend une chorale, suivie d’une cassure rythmique qui aboutit sur un « I sense the enemy, they’re rustling around in the tree » très éloigné d’un God Bless America. Et pour paraphraser Bruce Springsteen, le maître des hymnes de la classe moyenne, Patrick Stickles s’ose un « baby we were born to die! » pour conclure le premier couplet. Bienvenue en Amérique.

Olivier Morneau

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Caribou – Sun [Merge]

Si certaines pièces de l’année se sont démarquées par leur message, Sun un morceau électronique de Caribou se met en évidence par son contenu musical hypnotique et élaboré. Cette ode au soleil harmonise des pistes de batterie à des synthétiseurs en fondu créant une expérience qui étourdit autant le danseur que l’auditeur.

Les sonorités employées sur les machines de Daniel Victor Snaith, le visage derrière Caribou, se déplacent d’une oreille à l’autre en se pourvoyant de différentes textures musicales donnant l’illusion d’un voyage à l’intérieur du morceau. Le seul élément vocal de la pièce, un « Sun » répété par Snaith, est compté sur un rythme se distinguant des percussions. Le titre de la pièce pique et guide ainsi l’oreille de l’auditeur comme le radar d’un sous-marin se propulsant à toute allure.

Caribou nous offre en 2010 une expérience électronique soignée dans Swim s’inspirant davantage des ondes des fonds marins que des rayons des étoiles, et cela même si Sun en est le catalyseur.

Williams Fonseca

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Première partie/Deuxième partie