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4AD
États-Unis
Note : 9/10

Bradford Cox, chanteur de la formation Deerhunter, a lancé un second album solo génial qui combine la pop indie à une atmosphère shoegaze complexe et brumeuse. Prouvant une fois de plus son génie musical, Cox emprunte les concepts de base de son groupe pour les personnaliser, les raffiner et les polir. Le résultat de cet effort donne un superbe mix entre douceur, profondeur et créativité.

Dès l’introduction The Light That Failed, une ambiance intime et conviviale, comme une petite pièce éclairée grâce à une lampe multicolore s’installe. Dominée par une mélodie répétée de guitare acoustique et dirigée par des entrées et sorties de sonorités électroniques modérées, c’est-à-dire bien dosées pour ne pas sombrer dans l’électro-pop sucré et fluo, Bradford répète encore et encore le titre de la chanson comme pour nous marteler et nous convaincre de l’ambiance. La recette se répète sur la pièce suivante, An Orchid, qui suit sans trop réellement s’afficher, comme si les deux chansons en constituaient qu’une seule.

En compagnie de Loah Lennox suit Walkabout, morceau grassement pop avec sa mélodie de presque piano joyeux, la voix de Bradford trafiquée et brumeuse et les fonds vocaux angéliques de Lennox. Tout cela évoque une renaissance pop cachée derrière des rideaux de shoegaze et des nuages d’effets postproductions cinématographiques. Il s’agit du gros point fort de l’album : la capacité du leader de Deerhunter à embrouiller ses créations douces et timides dans un enveloppe de sons électroniques opaques, de voix harmonieuses éjectées de nulle part ou de guitare rythmée.

Les morceaux du disque s’emboîtent l’un dans l’autre pour former une mosaïque de sons qui s’entremêlent. Chaque envolée pop est maîtrisée par une structure, des sonorités ou des mélodies hors du commun bien dosées de par leur diversité. L’album s’écoute d’un bout à l’autre sans que l’on réalise les changements de chanson tellement tout est bien calculé et mélangé subtilement.

Bradford Cox possède un génie créatif musical parmi les plus puissants de cette fin de décennie. En solo ou avec Deerhunter, le mec repousse les limites de l’alternatif avec son shoegaze pop faussement électro et probablement indie. Une barrière de plus de brisée avec ce disque.

Une réponse

  1. complétement d’accord avec toi, un des grands disques de 2009… pas forcément aussi hype que le Animal Collective mais tout aussi valeureux !

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