The Dodoz
The Dodoz
MurrayField Music
France
Note : 6/10
Les effets de la nouvelle vague new wave se ressentent encore. Dance-rock, rythmes années 80 et autres caractéristiques de ce mouvement frappent toujours, que ce soit sur des merdes radiophoniques à la Metro Station ou The New Cities, sur des groupes de second ordre comme Editors ou des initiateurs de mouvements tels que Bloc Party, ce son particulier s’entend un peu partout. Utilisation accrocheuse de la cymbale, mélodies de guitare fracassées pour créer un rythme de danse, harmonies vocales semblables et basse parfois inspirée de l’époque disco pour faire péter les cages thoraciques sur les pistes de danse alternatives. Le mouvement, tout comme dans les années 80, s’en retrouve saturé, à tel point qu’il est viable de se demander si un new-no-wave serait sur le point de naître. Ici s’inscrit The Dodoz, groupe de jeunes originaires de Toulouse baignant dans les influences indie rock conventionnelles : Sonic Youth, Bloc Party et une bonne part de tout ce qui se classifie alternatif dans les années 2000. Malheureusement pour eux, on a toujours l’impression d’entendre quelque chose de déjà vu.
Le titre de départ, Middle of the Night, démarre sur une guitare propre à laquelle s’ajoute la voix de Géraldine, pas mauvaise, mais loin d’être exemplaire. Ça explose ensuite sur quelque chose de bien connu : rythme saccadé, guitare fracassée à la Silent Alarm, refrain avec voix supplémentaires et tremolo picking. Bien qu’il s’agisse de l’une des meilleures chansons de l’album, il ne s’agit en aucun cas de quelque chose de bien novateur. Un pont musical intéressant avec une base presque progressive ne réussit pas à relever vraiment le niveau de l’écoute. Boyfriend in Oxford est une chanson bien moyenne avec pas grand-chose d’intéressant, mais rien de raté, excepté les paroles tirées de quelque chose comme un journal intime de jeune fille de 11 ans, tout comme celles de Do You Like Boys?. Sur celle-ci, les influences de Bloc Party coulent d’un peu partout : le rythme et l’aura de Positive Tension s’entend à des kilomètres à la ronde.
C’est probablement ce qui nuit le plus aux jeunes musiciens de The Dodoz : ne pas avoir réussi à s’éloigner suffisamment de leurs influences et du courant musical général dans le milieu de l’indie rock anglo-saxon. Ils possèdent le talent de surprendre aux moments opportuns. Middle of the Night, comme mentionné plus haut, possède son passage musical signé avec talent, l’introduction de Bet donne envie de sauter partout avec les voix nerveuses qui s’empilent et la basse agressive qui réussit à diriger la voix de Géraldine vers un climax de tension avant de se coucher sur une mélodie beaucoup moins nerveuse et plus conventionnelle. Généralement, les mélodies sont accrocheuses, donnent le goût de danser et affectent le système nerveux de façon positive.
Mais la même rengaine revient à chaque changement de rythme ou de tempo. On dirait du Bloc Party. On dirait du Phoenix. Un peu de Sonic Youth. Franz Ferdinand. The Bravery. Les chansons sont construites pour toujours tourner autour d’une mélodie qui se danse, affectant ainsi chaque instrument pour s’acclimater à cette structure. Mais il ne faut pas se leurrer sur le talent des Toulousains parce qu’il existe. Un premier album écoutable, mais se classant dans la section indie rock avec saveur déjà surutilisée.